Les Origines

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Un peu d’histoire…

 Rappelons qu’à l’origine, le terme d’armourin désignait les hommes portant l’armure. Le terme apparaît au moment des Guerres de Bourgogne en 1473-1475 ; les armourins sont donc les soldats des milices bourgeoises neuchâteloises engagées aux côtés des Confédérés.
Mais très tôt, déjà vers 1477, le vocable d’armourin prend un sens spécifique : il désigne les gardes des foires de Neuchâtel. En temps de paix, les soldats de milice sont aussi astreints à des tâches de police,qu’ils assurent en étant revêtus de leur cuirasse, casqués et armés d’une hallebarde. A mesure que l’équipement militaire progresse, ces accessoires perdent leur rôle militaire et deviennent des atours de parade. 

 La fête des Armourins 

 L’émergence de la fête des Armourins remonte XVe siècle, sans que l’on connaisse une date précise. La manifestation met alors en scène ces gardes de foires. Dans sa forme générale, elle consiste en une montée au château le premier mardi de novembre, veille de foire.
Les rares relations de la fête remontent au XVIIIe et au XIXe siècles. La manifestation était un cortège, dirigé par un capitaine choisi dans le Petit Conseil de Ville, qui portait, avec un détachement de vingt-quatre autres bourgeois, des armures datant des Guerres de Bourgogne ou présumées telles, l’épée et la hallebarde. Ils étaient accompagnés de quatre gardes novices, qui allaient être intronisés ce soir-là.

 

 En tête du défilé prennaient place les sautiers ou huissiers de Ville, suivis des fifres et tambours. Chaque Armourin était précédé par deux d’enfants en habit de fête. Bourgeois et habitants se joignaient à la troupe, formant un cortège populaire qui partait de l’hôtel de ville et parcourait les rues principales à la lueur des flambeaux, avant de monter au château pour annoncer les nouveaux gardes de foire au représentant du Prince. C’était aussi le lieu de présenter les compliments au Gouvernement et de porter des toasts. Le cortège redescendait ensuite à l’hôtel de ville, où les armures étaient déposées, et la soirée se terminait par un repas et des réjouissances. 

 
La présence d’enfants dans cette cérémonie a donné naissance à une légende charmante. Elle se rattache à une tradition populaire selon laquelle des Savoyards, au XIVe siècle, auraient cherché à s’emparer de Neuchâtel par surprise. Un jour arrive en ville une barque chargée de tonneaux à l’adresse du Gouverneur; les tonneaux sont transportés dans la cour du Château; le soir, des enfants jouant à « chouël » (cache-cache) entendent avec effroi des voix et des bruits d’armes sortir de ces tonneaux: il courent prévenir leurs parents qui, conduit par leurs enfants et éclairés par eux, accourent en armes et font bonne justice de l’ennemi. Ces jeunes bourgeois auraient ainsi sauvé la ville et l’Etat. Si cette tradition n’est qu’une légende, elle n’en est pas moins jolie.

 

 L’ancienne Fête des Armourins s’est éteinte en 1848, année de l’indépendance neuchâteloise. Diverses tentatives ont été faites et on abouti à des reconstitutions d’un groupe de musiciens dans les années 1860-70. Ces « renaissances » furent éphémères et n’existèrent que pour des événements précis où il s’agissait de rappeler certaines traditions relatives à la Ville de Neuchâtel.